Un Placard pour les gouverner tous
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 Fragments - Le dernier chant des Valar

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Ancalimë

Ancalimë

Messages : 22
Date d'inscription : 15/11/2017

Fragments - Le dernier chant des Valar Empty
MessageSujet: Fragments - Le dernier chant des Valar   Fragments - Le dernier chant des Valar Icon_minitimeSam 22 Juin - 8:32

FragmentsSilmarillion cast
Extraits: morceaux choisis de personnages du Silmarillion, elfes et Valar. Dans un quatrième âge alternatif, Melkor, plus fort que jamais est sur le point de revenir. Dagor dagorlad, la bataille des batailles arrive.
:copyright:️ 2981 12289 0

MelkorNous avons oublié. Prisonnier de limbes indomptables nous avons erré au milieu des ténèbres et oublié jusqu'à notre propre nom. Présence insondable, esprit diminué. Et elles nous ont rongé, dévoré, réduit en miette et effacé des mémoires. Notre existence même n'est devenue qu'un murmure. Un souvenir à demi disparu, un chuchotement de crainte sur des lèvres anonymes, des histoires vouées à disparaître. Et nous avons souffert, oh oui souffert, hurlant notre rage dans le néant. Encore et encore et encore. Dans une danse qui ne pris jamais de fin. Nous avons brûlé. De de colère et de fureur. Et nous n'avons point été entendu, condamné au silence et au vide pour des éternités plus longue encore que tous les âges du monde. Ils nous ont emprisonné, brisé, vaincu. Mais nous reviendrons. Par le feu et par le sang, ils tomberont. Et il n'y aura pas de chant assez puissant pour témoigner toute l'étendue de leur douleur. Et la grande musique du monde résonnera des accents de notre vengeance dans une symphonie funeste qui signera sa fin.


Jour de colère que ce jour où le Noir ennemi reviendra. Jour de désespoir et de ténèbres où le prix de son humiliation sera réclamé pour apaiser sa fureur. Point de refuge pour les enfants d'Eru, les seconds nés paieront le prix des errements de leurs aînés. Livrés à eux même, faibles d'esprits et aisément corruptibles. Grondement lointain, la terre tremble sous le poids de la menace car elle sent venir l'instant ou le feu de notre rancoeur embrasera le monde pour tout détruire dans un magnifique incendie. Trop longtemps que nous attendons, bien trop longtemps que nous sommes condamnés au ténèbres. Demain nous tiendrons le destin des mondes au creux de nos mains et les univers verront ce qu'il en coûte de s'opposer au plus puissant des Valar.


Ecthelion


« Que fais-tu ? »
« Rien d'irréparable. »


Chuintement infime. Bruissement des mèches contre la lame. Encore et encore. Un cliquetis si discret qu'il en parut plus inquiétant encore dans le silence de la pièce. Et le claquement métallique d'une lame sur le marbre. Il plongea se regard dans la glace qui lui renvoya celui de son visiteur. Le céruléen croisa l'opale l'espace d'une seconde avant que le contact ne meurt aussi rapidement qu'il était apparu. Ecthelion de la source fixait obstinément le sol tapissé de boucles sombres désormais vouées à disparaître. Une mèche de cheveux lui chatouilla la joue, sensation étrange que de se sentir plus léger sans pour autant pouvoir se débarrasser ce poids invisible qui pesait sur ses épaules.
Une main glacée effleura ce qu'il restait désormais de ses cheveux et Mandos darda sur lui ses yeux trop pâles. Il était facile de s'y méprendre mais on aurait juré déceler une étincelle étrangère dans le regard sans âge du Vala. Comme une touche de regret.


« Pauvre enfant naïf. »
« Plus depuis que j'ai vu de trop prêt les feux du démon, Seigneur. »
« Et pourtant tu l'es de penser qu'un geste si hâtif te préservera de ce qui t'attend. Il ne s'est pas dévoué pour que tu portes le poids de son sacrifice, enfant. Es-tu prêt ? »
« Ai-je le choix ? »
« Non. »


Feanor


« Je suis lasse de tout ceci. »
« Pas autant que moi. »


S'il avait été fait de chair et de sang il aurait probablement haussé un sourcil stupéfait après cet aveux. Le Seigneur des morts, lassé de son royaume peuplé d'âmes errantes et d'ombres. Il y avait quelque chose dans cette idée qui lui semblait inconcevable et son enveloppe mortelle s'étira en un sourire moqueur, à deux doigts d'une remarque sarcastique de son cru. Mais l’œillade menaçante qu'il reçu stoppa net toute velléité de rébellion de sa part. Le grand Feänor réduit au silence tel un enfant turbulent.


« Je ne suis point là pour recevoir des leçons de ta part. Si tu ne tiens pas à goûter au plaisir d'un âge supplémentaire de solitude tu serais bien inspiré de te taire. »


Silence. Il avait supporté bien des tourments et des souffrances mais l'idée d'affronter les assauts coupables de sa conscience ne lui plaisait guère. Depuis combien de temps n'écoutait-il plus sa fierté pour le confort d'une après- vie loin de tout reproche ? Trop longtemps il avait été prisonnier du silence et de l'obscurité, à la merci de souvenirs qui déferlaient avec tant de force qu'il avait de nouveau cru perdre l'esprit. Un maelström d'images et de sons, le feu et le sang mêlé, tempêtes écarlates dans les tréfonds de sa mémoire. Alqualöndé, les flammes montant sur les ténèbres de la nuit, les hurlements des siens comme une symphonie funeste déchirant le fil de ses souvenirs. Et leurs voix, encore et encore. Le regard éteint de chacun de ses fils, débordant de rancœur et de questions qui ne trouveraient jamais de réponse. Par son orgueil il les avait tous condamnés à des éternités d'errance et de regrets. A tout jamais privés de la terre de leurs aïeux.
Et Maedhros. Il avait subit chaque seconde de sa captivité aussi clairement que s'il s'était trouvé à sa place. Et il eut mieux valut que ce soit le cas. Car pour la première fois de sa trop longue existence, le poids des remords s'était cruellement saisit de lui.


Etait-ce donc cela ? Il s'était cru capable de tout et face au sort de sa lignée il se retrouvait plus vulnérable qu'un nouveau-né. Aveuglé par la colère, il les avait tous précipités dans sa chute. Mais face au maître des lieux, il refusait encore et toujours de s'effondrer. Un affrontement silencieux, lourd de non-dits. Feänor s'accrochait aux lambeaux de sa fierté, refusant de reconnaître l'échec. Ses blessures il les panserait lui-même. Seul dans la victoire comme dans la défaire. Pour toutes les éternités du monde.


« Tu n'apprends donc pas, enfant, répliqua Mandos avec sévérité, ta solitude tu ne la dois qu'à toi-même et à tes erreurs. Admets ta défaire. Ce poids que tu portes il ne tient qu'à toi d'en être libéré. »
« Il n'est point de poids que je ne sois prêt à porter pour le salut des miens. »
« Tu fais erreur, fils de Finwë, crois le ou non j'en suis bien navré . »
« Ne vous donnez pas cette peine. »


Silence. Le maître des lieux l'avait de nouveau abandonné à ses souvenirs. Furieusement las, Feänor contempla l'immensité du vide, comme défait. Tout à coup, la perspective de devoir affronter ses propres démons lui semblait un combat bien lourd à mener pour préserver son honneur.


Ecthelion


Il eut la désagréable sensation d'émerger à l'air libre après avoir passé trop de temps sous l'eau. Sa conscience naufragée, malmenée par la soudaine impression de se sentir revenir, lui fit défaut. Mandos l'avait quitté d'une pression rassurante sur l'épaule, son murmure familier à l'oreille avant de disparaître, l'abandonnant aux ténèbres. Et Ecthelion s'était senti tomber. Encore et encore, dans des abîmes qui semblaient ne pas trouver de fin.
Soudain, la lumière, explosion au-delà de ses paupières fermées. Et le bruit, rumeur incessante. Des voix qui s'entrechoquent, des cris. Et l'une d'entre elles, plus familière que toutes les autres, vestige d'une époque qu'il pensait à jamais disparue. Un murmure, l'impression qu'on lui effleure la joue et qu'on repousse les mèches désordonnées de ses boucles brunes désormais trop courtes. Il ne compris pas les mots mais la note de profond soulagement ne passa pas inaperçue.


« Bon retour mon ami. Bon retour parmi les vivants. »


Il n'eut pas la force de protester. Déjà l'épuisement s'emparait de lui et il se sentait repartir dans des limbes, cédant à une obscurité bien plus matérielle que celle qu'il avait côtoyée durant tous ces siècles.


« Dors. A ton réveil, je serais là. »


Une caresse sur son front, un souffle sur sa joue. Et après, les ténèbres. Non pas froides et terribles comme celles qui l'avaient retenu prisonnier durant de si longues éternités mais il se sentait seul si seul. On l'avait tiré de son sommeil et arraché au néant pour l'affubler d'une tâche qu'il n'avait pas demandé et pour la première fois de sa trop longue existence, Ecthelion se pris à regretter le silence de son repos éternel.


Nienna

«  Que fais-tu ? »


La navette ne cessa pas son trajet à cette question, entrelaçant les mailles de la trame sans que jamais sa porteuse ne soit perturbée par le fait qu'elle était présentement occupée à défaire son travail. Encore et encore, la navette reproduisait le trajet inverse inexorablement.


« Ce qui a été fait doit être défait, le temps est compté. » Marmonna la tisseuse sans quitter son ouvrage des yeux


Manwë posa sur Nienna un regard plein de commisération. Plus que les autres, sa sœur ressentirait toujours plus durement les sacrifices de ses protégés. Si elle avait acquiescé, elle n'en était pas moins attristée à la seule idée du prix que les premiers nés état sur le point de payer. De ceux qui auraient dû revenir sur la terre de leurs aïeux, trop peu le feraient vraiment. Sans savoir qu'une force plus grande que leur volonté était à l'oeuvre, ils se détourneraient de la mer, par amour pour Arda.
Ils n'avaient pas le choix. Il s'agissait d'une nécessité pour empêcher l’avènement du Noir Ennemi parmi les vivants. Pour éviter que son influence sur la race des Hommes ne s'étende, les elfes devraient rester. Il était exclu de laisser la Terre du milieu à la merci de Melkor. Ils ne se doutaient pas une seconde du sacrifice qu'ils était sur le point d'accomplir. Le prix de l'espoir.
Oh ça ne serait pas si simple. On ne pouvait pas si facilement inverser le cours des choses. Impossible de changer la nature des elfes en un battement de cil. Cet écho si profondément ancré en eux ne disparaîtrait pas comme ça. Mais les plus sensibles, ceux qui étaient le moins attachés à Aman se laisseraient influencer. Pour ceux-là il n'y aurait pas de retour possible. A moins que..
Le cœur brisé, la cadette posa sur son aîné un regard débordant de larmes.


« Permets leur de revenir. Le prix à payer est bien trop grand, je t'en pris. Ne les prive pas de la Terre de leurs aïeux. Pas après ce que nous leur demandons de sacrifier.
- Peut-être bien. S'ils se montrent digne de la confiance que nous plaçons en eux et valeureux, peut-être leur permettrons-nous de contempler les rivages d'Aman. »


Un espoir. Un trop faible éclat de lumière pour espérer revoir un jour le visage de tous ceux qu'elle était sur le point de sacrifier au nom de l'avenir des mondes.


Gil-galad


Rouge. Le ciel s'était paré des nuances écarlates du crépuscule comme pour saluer un jour mourant qui refusait de disparaître. Et l'étreinte mordante de la nuit ne tarderait pas à s'abattre. Lui le sentait déjà. Jusqu'au plus profond de ses os transis de froid. Comme si un hiver tenace l'avait enveloppé de ses bras glacés. Il le sentait. Il était en train de mourir. Son regard vitreux rivé sur des cieux qu'il ne verrait bientôt plus, le dernier Haut-roi attendait paisiblement que la fin vienne se saisir de lui pour le mener dans un voyage qui n'aurait point de retour. Ainsi donc il s'en irait ainsi. Son corps exsangue brisé telle une poupée de chiffon, baignant dans l'éclat vermillon de son propre sang.
Il était vaincu mais il disparaissait avec la satisfaction de savoir l'ennemi désarmé. Pour combien de temps ? Son esprit embrumé ne parvenait pas à apporter de réponse précise à cette question. Comme si cela ne l'intéressait guère.
Il lui apparu, auréolé d'une lumière aveuglante qui n'avait rien à voir avec le soleil couchant. L'opale de ses yeux darda sur lui des prunelles aveugles et lorsqu'il se pencha sur son corps meurtri, une mèche de cheveux infiniment longue glissa de son épaule pour lui effleurer la joue.


« Enfin nous nous rencontrons fils de roi, cela fait longtemps que j'attends de faire ta connaissance.
- Vous ne serez point froissé si je vous avoue n'être pas du même avis ?
- N'ai point de rancœur envers moi qui ne suis qu'un simple messager. La mort est une maîtresse qui n'admet pas de retard et je ne suis que son humble berger.
- On m'a raconté bien des choses à votre sujet, O Seigneur des morts et vous êtes bien loin de n'être qu'un simple intermédiaire.
- Viens enfant, quelqu'un ici brûle de te revoir. »


Mais avant ça, le silence. La rumeur du champ de bataille, déjà murmure plaintif à ses oreilles disparu définitivement. Et il eut l'impression de partir, la morsure cruelle du froid cédant progressivement alors qu'il se sentait enveloppé d'une étreinte presque familière. Quelle était cette sensation ? Comme un sentiment de nostalgie qui se saisit de lui sans prévenir. Un toucher infime sur sa joue, dernière sensation physique avant de se sentir arraché au monde des vivants et Ereinion réalisa qu'il pleurait.


« Dors fils des rois, ta longue route touche désormais à sa fin.
- Où allons nous ?
- Là où nul ne saurais troubler le repos du panthéon de tes aïeux. Sois sans crainte, il t'attendent. »


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Fragments - Le dernier chant des Valar
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